Depuis quelques années, il existe une Journée mondiale du yoga, le 21 juin. Décrété par les Nations unies à l’initiative du premier ministre indien, Narendra Modi, le rendez-vous a connu un succès immédiat. Sauf que cette journée, souvent sponsorisée par des marques de vêtements et dont le but semble être de battre des records de postures façon Guinness Book, est en contradiction avec l’essence même du yoga, comme le déplorent certains professionnels. Ces enseignants regardent d’un œil consterné les innombrables déclinaisons de leur discipline, parfois absurdes, qui fleurissent dans les salles de sport hype.
Or, « le yoga n’est pas une thérapie ni une gymnastique, c’est une philosophie porteuse du sens de la vie qui permet, dans un monde en total bouleversement, d’aller à l’essentiel », souligne Isabelle Morin-Larbey, présidente de la Fédération nationale des enseignants de yoga (FNEY).
Né il y a des milliers d’années en Inde, le yoga désigne « l’arrêt des fluctuations du mental ». En pratique, les postures du yoga (asanas) et les exercices de respiration (pranayamas) permettent de fortifier les points d’appui et de retrouver un axe, avec aisance et fermeté, sans aucun jugement.
Aux antipodes d’une discipline express fondée sur la culture du résultat. « Patience, lenteur, persévérance, humilité sont les qualités développées sur le tapis », résume Isabelle Morin-Larbey.