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Cette semaine, j’ai pensé à la notion de confiance, de foi. Quand il fait froid et gris, quand on se sent malmené par la vie, quand les projections sociétales dans l’avenir se résume à un comptage anxiogène des morts du Covid… comment avoir confiance dans l’existence ? Comment se sentir solide et capable d’aborder la vie avec tous ses méandres ?

« La foi déplace les montagnes » nous dit l’évangile. C’est aussi ce que dit le yoga dans l’aphorisme I 20 des yoga sūtra : «Sradhhā vīrya smṛti samādhi prajñā pūrvakaḥ itareṣam». La foi nous donne l’énergie nécessaire pour marcher sur notre route. Sans elle, il sera difficile de persévérer devant les méandres de la vie. Sans elle, il ne sera pas possible de se souvenir ni du but, ni du chemin pour y arriver. Sans la confiance, nous ne pourrons pas parvenir à la connaissance profonde du monde, empêtrés dans la superficialité de nos émotions.

La confiance, dans le chemin du yoga, c’est ce qui donne avant tout l’énergie pour avancer. Sans cette énergie, le système s’essouffle, se fatigue, hésite. Il arrive même qu’il s’arrête. On le voit bien, on le sent, les jours où cette énergie fait défaut et que les réflexions qui traversent le mental tournent autour du : à quoi bon ? Pourquoi faire ? A quoi cela sert-il ? C’est tāpa, la tristesse, l’anxiété, la peine, le chagrin, le malaise existentiel décrit dans le sūtra II 15 comme une des principales causes de nos souffrances.

Selon Desikachar, nous n’avons pas tous la même quantité de śraddhā en nous. Selon notre éducation, l’environnement dans lequel nous vivons, notre confiance dans la vie est plus ou moins forte. Mais nous avons tous la capacité d’alimenter le feu de la foi. Comment ? En s’y attelant dans les périodes où tout va bien… ou à peu près bien.

En prenant soin de notre corps et des énergies qui y circulent. Activités physiques douces et respectueuse, marches dans la nature, yoga, respirations conscientes, méditations. Repas sains et légers pour le respect de notre structure. Car le yoga le dit : la purification corporelle amène à la pureté psychique par le bien être qu’elle procure. L’esprit devient plus clair et n’obscurcit plus notre vision.

En ne nous nourrissant pas d’annonces anxiogènes, tristes, pessimistes et en posant notre mental sur de bonnes nouvelles. Sur des projets positifs en cours, des énergies qui construisent, des bonheurs vécus à travers le monde et près de chez nous.

En fréquentant, dès qu’on le peut, des personnes qui vont bien. Qui ne ruminent pas des pensées négatives à longueur de journée.

En acceptant de nous reposer, de faire des pauses ressourçantes. En arrêtant la course incessante de nos journées pour quelques heures ou jours.

En acceptant de ne pas être maître de tout. En acceptant que la vie ne soit pas comme on la voudrait.

La confiance nous est donnée. Mais elle est fragile. Il faut en prendre soin, l’alimenter, la nourrir. Comme une fleur. Sinon, elle s’étiole. Et sans elle, comment continuer à avancer ?