Une des grandes attitudes de vie que préconise le texte des Yoga sūtra s’appelle svadhyāya. Svādhyāya veut dire : étude de soi avec le support des textes inspirés.
Svādhyāya, c’est s’étudier, non pas pour faire de cette étude une finalité, mais un moyen. Svādhyāya, c’est s’étudier pour comprendre son fonctionnement, pour mieux piloter le système. N’oublions pas que le yoga est une voie de la connaissance. Il s’agit de sortir de l’ignorance, à la base de toutes nos souffrances. Il s’agit d’arriver à prajna, la plus haute connaissance, celle qui se situe au-delà de nos préjugés, de nos conditionnements. Celle qui dépasse le mental.
Etymologiquement, svādhyāya, veut dire « aller vers soi ». Il faut savoir de quel soi il s’agit. Le petit soi ? Cette personnalité dans laquelle nous évoluons toute une vie ? Ou le grand Soi, cet espace intérieur au-delà des fluctuations du mental ?
- -Quoi observer ? Tout. Tout ce qui compose notre système. Et c’est bien là le propos de la pratique posturale, de la pratique respiratoire et de la méditation.
- -Comment observer ? En essayant de porter un regard neuf sur ce que nous observons.
- -Que va donner cette observation ?
Une observation juste, sans jugement va amener une meilleure connaissance de notre fonctionnement. De ce fait, nos actes seront posés avec plus de conscience. Nos choix seront plus éclairés, adaptés à ce que nous sommes vraiment en profondeur. Non pas à ce que nous pensons être, voudrions être, espérions être. Krishnamacarya disait : « il faut passer par svādhyāya. Vos lendemains reposent sur votre svādhyāya d’aujourd’hui ».
Selon les yoga sūtra, s’étudier a pour effet d’aller contacter quelque chose qui dépasse notre humanité dense. Svādhyāya va dévoiler un chemin de lumière personnel, l’idéal philosophique ou religieux auquel nous aspirons au plus profond de nous-même. Quelque chose de l’ordre du divin en nous, que l’on appelle istadevatā (YS II 44). Notre part divine. Un commentateur des yoga sûtra (Jean Bouchart d’Orval) nous dit que ce qui nous rapproche le plus du divin, ce n’est pas la prétention d’être non affectés quand nous sommes affectés par les évènements, c’est de voir ce qui est. Le plus important, c’est la libération amenée par le regard honnête. Ce soir, je vais vous guider dans une méditation en vous invitant à porter un regard honnête sur votre système, corps et souffle.