Le yoga est avant tout connu en occident sous son aspect physique : la majorité d’entre nous débutons le yoga en pratiquant des postures.
En sanskrit, la posture se dit « âsana ». Âsana provient de la racine ās : être, exister, habiter, se trouver. Âsana , c’est le fait de s’assoir, de camper. Cela veut aussi dire situation et place.
1 – La posture comme une situation : on retrouve ici le lien entre la posture de yoga et la position plus globale de l’homme dans on environnement. En prenant une posture, on s’assoir, on campe dans la vie et dans ce monde.
2 – La posture comme fait d’exister : prendre une posture, c’est adopter une manière d’être au monde, de se tenir dans la vie de manière générale. Prendre une posture en commençant une journée, n’est-ce pas se donner un espace pour les heures qui vont suivre ? Comment se choisit une posture et dans quelle mesure cette posture va-t-elle influencer la journée qui suit ?
3 – La posture comme un aboutissement, comme une fin : la posture est un objectif à atteindre mais, tout comme le yoga est à la fois le but et le moyen de parvenir à ce but, la posture est à la fois un but et un moyen d’y parvenir. Faire du yoga, prendre des postures, c’est le moyen de se sentir mieux, mais c’est aussi le but que l’on poursuit : être présent dans cet instant où mon corps et mon souffle sont reliés dans l’espace de la posture.
Posture et espace : pour moi, la posture, c’est un espace que je vais essayer de créer avec plus ou moins de bonheur selon les jours. Dans cet espace, un lien esprit, souffle, corps va exister (ou non). C’est dans ce lien, dans cet espace particulier de la posture que je vais vire quelque chose de moi-même. La posture va pouvoir être révélatrice de quelque chose de moi. Va faire émerger quelque chose de moi. Dans un espace particulier où une alchimie va se faire.
Posture et lien : dans l’espace créé, le yoga va relier ce qui ne l’était pas forcément, va relier ce qui s’était peut être défait. De nouveaux liens vont faire ouvrir de nouveaux horizons en soi.
Posture et limites (joug) : en étant tenu dans la posture, comme un joug le ferait, le corps va trouver d’autres manière d’exister. Les limites de la posture, les contours de la posture ouvrent des portes, créent des disponibilités. C’est dans la règle que la liberté peut s’exprimer.
Posture et souffle : c’est en grande partie par le souffle, grâce au souffle, que la liberté va s’exprimer, va exister. Le souffle c’est ce qui lie l’extérieur et l’intérieur, mais c’est aussi ce qui nous lie avec nous même, notre intériorité avec notre intériorité. Le souffle fait circuler.