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Je partage avec vous une phrase de Jean Bouchart d’Orval qui a dit : « Méditer, c’est abandonner l’espoir qu’un jour tout ira mieux en faveur de la certitude que tout est parfait ».

Cette idée d’abandonner l’espoir d’un futur parfait me paraît une voie plus que royale pour se dessiner des jours lumineux. Certes, entendre cette phrase quand tout va bien, c’est facile. En vacances, au bord de l’eau ou à la montagne. Avec des personnes que l’on aime, dans une ambiance conviviale et amicale. Facile. Là, le présent se suffit à lui-même… Mais quand la vie ne se présente pas comme il le faudrait et que, tout au fond de nous, un petit quelque chose attend que ce soit différent… alors, là, en effet, c’est plus difficile de se rappeler cette idée. De l’accepter.

Bien souvent, nous mettons notre vie présente entre parenthèses par rapport à un futur imaginé. Ce sera mieux quand : j’aurais une plus grande maison, quand je ne travaillerai plus car j’aurais alors le temps de méditer, quand telle ou telle personne ne se comportera pas ainsi avec moi etc.

Or, cette citation de Jean Bouchart d’Orval nous dit que la vie est là, maintenant, dans notre condition actuelle, dans notre corps du moment, dans la vie qui y circule en ce moment.

Cette définition de la méditation m’interpelle car elle propose une attitude pour aborder des instants de méditation. Une manière de se placer par rapport à ce qui se passe lorsqu’on est assis en silence. Cette idée de ne pas projeter, de ne pas attendre que l’instant d’après soit mieux, plus fort, plus dense. Ne pas attendre un éveil, un état de samadhi hypothétique, dont – au passage – on ne sait rien. Que l’on ne sait pas définir.

Jean Bouchart d’Orval propose d’être juste là, en pensant que ce qui est là est ce qui doit être. Ainsi, quand le mental bouge durant une assise, c’est ce qui doit être, c’est même parfait. Ainsi, quand on n’arrive pas à se focaliser, à se concentrer sur une zone, sur le souffle… C’est se dire qu’ainsi, c’est parfait. Pourquoi vouloir un autre état que celui que se présente ? N’est-ce pas dans l’acceptation de ce qui se présente qu’un espace peut se créer ? Un espace pour abandonner l’espoir d’un avenir idéalisé. Un espace qui permet qu’autre chose que l’attente se mette en place. Car la vie commence à chaque instant. Elle se tisse à chaque instant. Et la méditation ne nous raconte pas autre chose : laissez vos attentes pour qu’une place se crée. Une place pour que quelque chose s’y glisse….