Catégorie Réflexions sur le Yoga

Une conviction intérieure est en train de se construire en moi comme un socle. Comme un support solide sur lequel j’ai de plus en plus envie de m’appuyer. Je vais donc juste partager avec vous cette conviction intime. Je vais commencer par vous parler de la cosmogonie indienne. Mahāyuga correspond dans cette cosmogonie à l’ensemble des quatre âges du monde qui vaut 4,32 millions d’années.

Ces quatre âges (yuga) sont :

  1. Le Krita Yuga (âge du monde ou âge d’or) qui compte 1,728 million d’années. Durant cette époque, le dharma – représenté par un taureau – avait ses 4 pattes. Les actions des hommes étaient justes car les hommes étaient près des Dieux, inspirés par leur part spirituelle.
  2. Le Tretā Yuga (deuxième âge du monde ou âge d’argent) compte 1,296 million d’années. Le dharma a perdu une patte au cours de cette ère.
  3. Dvapara Yuga (troisième âge ou âge de bronze) compte 0,864 million d’années. Le taureau ne compte plus que deux pattes. La morale est en déséquilibre.
  4. Kaliyuga (quatrième âge ou âge de fer) compte 0,432 million d’années. Le Kali Yuga ou kaliyuga est le quatrième et actuel âge.

Le Kali Yuga commence à minuit le 18 février -3102, jour de la mort de Krishna, tué par un chasseur, selon le Mahābhārata. Cette date est le point de départ du calendrier hindou. Le Kali Yuga s’achèvera 432 000 ans plus tard (donc dans 427 000 ans) quand une nouvelle descente (avatâr) de Vishnou ramènera l’Ordre   (dharma) et le bonheur sur Terre pour recommencer un nouveau cycle des yuga. Les hindous croient que la civilisation humaine dégénère spirituellement au cours du Kali Yuga, qui est dénommé « l’âge noir », car durant cette période les gens sont aussi éloignés que possible des Dieux.

Alors que le Krita Yuga est censé être l’âge d’or, le Kali Yuga est celui où les êtres souffrent le plus et où ils sont les plus nombreux à souffrir. Mais il y a deux bonnes nouvelles :

  • Le prochain âge sera d’or et spirituel. La roue tourne et nous recommencerons un nouveau cycle de 4 ères.
  • L’autre bonne nouvelle, c’est que, du fait de cette souffrance, c’est l’ère où il est plus facile d’atteindre la Délivrance. La souffrance est un vecteur de libération dans la philosophie hindoue et yogique.

Nous pouvons traverser des périodes difficiles. Nous pouvons en sortir soit plus fragiles, soit plus forts. Soit encore plus tributaires de l’extérieur et de ses injonctions, soit plus libres. Soit encore plus envahis d’émotions négatives (la peur, la colère, le désarroi, la tristesse, l’angoisse, le doute etc.). Soit remplis d’espoir dans un avenir qui ne peut être que meilleur, dans un avenir à construire. Remplis de Joie et d’Amour. Remplis de croyance dans l’homme et ses possibilités innombrables.

J’ai espoir. Même si la tâche est ardue. J’ai espoir en l’homme, et j’ai espoir dans le groupe. En sanskrit, le groupe se dit samgha.

  • Sam : complétement, totalement, conformément, ensemble, en commun
  • Ghat : réunir, placer
  • Samgha : multitude, foule, assemblée, agglomération ou réunion d’un grand nombre de gens en vues d’un but déterminé. La sangha, c’est un regroupement de personnes qui partage les mêmes aspirations spirituelles.

Ensemble, en se retrouvant pour méditer, échanger sur des textes, partager une vision spirituelle de l’homme, qui transcende sa matérialité. Ensemble nous arriverons à construire les bases d’un monde qui ne sera plus le monde destructeur que nous connaissons. Pour passer la main aux jeunes, aux enfants. L’avenir sera spirituel. Car nous sommes des êtres divins. Des êtres éternels. Relions-nous à notre divinité intérieure, c’est ce que toutes les religions et courants spirituels du monde nous disent. C’est ce que nous récitent tous les textes anciens, qu’ils soient indiens, bibliques, amérindiens ou chinois. Et faisons-le, ensemble pour être plus forts. Faisons le ensemble pour que le groupe soit support, soit une aide.

Yoga est un nom commun. Un mot sanskrit qui a plusieurs sens. Le premier étant celui de relation. Se relier à la part éternelle en nous, certes, mais sans oublier que notre humanité et nos liens humains. Nous ne pourrons transcender notre humanité en la reniant. C’est même elle qui nous permettra de toucher la part de Divin en nous. C’est ce que nous dit le sûtra II 18.