La notion de bhâvana est fondamentale dans l’enseignement de Desikachar. Il en attribuait l’idée à son père. Il pensait que le choix de ces directions pour le mental était aussi important que le choix des postures et des techniques respiratoires.
Mais qu’est-ce qu’un bhāvana ? Je vais essayer de le définir au mieux, sachant que ce terme est complexe à cerner.
La racine du mot bhāvana vient du verbe bhū : être, exister, devenir
Bhāvana veut dire : détermine l’existence, qui produit ou fait apparaître, qui fait le bonheur, qui enseigne quelque chose, créateur, création mentale, conception, imagination, idée, supposition, dévotion. Bhāvana est ce qui va nous mettre en mouvement dans notre être, nous approfondir dans notre existence, nous offrir un devenir. L’orientation n’est pas forcément unique
C’est l’ensemble des moyens qui permettre d’être ou de se réaliser.
Il s’agit d’une modification particulière de la substance psychique (citta) de l’être humain, qui donne une orientation définie (une disposition) à cette substance, suivie par un effort constant, ābhyāsa, en vue de rendre et de maintenir cette disposition fonctionnelle. Ce sont toutes ces transformations, initiées et maintenues patiemment qui restructurent et changent la composition de nos corps, surtout du corps mental.
Une image peut nous permettre de mieux comprendre ce terme : avant de construire une maison, on dessine des plans. Ce qui est sur le plan, ce n’est pas une maison, mais c’est nécessaire avant la construction. Si les plans sont bons, on peut construire. Ce qui est sur le papier, c’est le bhāvana.
Dans la posture de yoga, c’est un sérieux recours pour éviter que le corps ne se contracte ou que le mental papillonne. Avec le bhāvana , on amène la méditation au cœur de la posture et la posture au cœur de ma méditation